Grands causses, Pays de Roquefort

Saint-Sernin sur Rance

Dans le canton de Saint-Sernin, on découvre au hasard d’une promenade des menhirs mystérieux, des châteaux et clochers semés par les siècles, des croix de grès sur les chemins. Traversant le village de Saint-Sernin, le Rance abonde en truites et écrevisses. Mais Saint-Sernin c’est surtout le pays de Victor, l’enfant sauvage.

Sur les bords du Rance, dans le bas du village de Saint-Sernin

Il faut quitter la D999 qui traverse Saint-Sernin sur toute sa longueur pour s’enfoncer dans le vieux bourg. On y trouvera encore des témoignages d’une prospérité médiévale. Avec ses ruelles étroites et ses maisons à colombages. Certaines maisons Renaissance ont conservé leurs fenêtres à meneaux. Avis aux amateurs de vieilles pierres, nombre d’entre elles sont à vendre… Il serait dommage de laisser les ruines s’installer.

L’ancienne maison du prévôt, hôtel particulier du XV° siècle, abrite aujourd’hui la mairie. Un chapitre fut fondé en 1442 par le pape Eugène IV en raison du nombre important de bourgeois installés dans la ville. C’est ainsi qu’a été construite l’église collégiale à nef à quatre travées.

Durant la Belle Epoque, Saint-Sernin sur Rance n’avait rien du bourg perdu. Au contraire, sa rue du Fort, principale artère commerciale, témoigne encore d’une prospérité bien réelle où l’on paradait en costume avant d’aller payer son verre d’absinthe à l’Auberge Bel. Les artisans locaux qui n’avaient rien à envier à leurs homologues parisiens s’y entendaient pour ouvrager de superbes balcons ou des portes d’entrées destinés à marquer le statut social des propriétaires de l’immeuble.  

Aux environs de Saint-Sernin, le site de Roquecezière, son calvaire est l’un des plus hauts sites de l’Aveyron. Quand le ciel est pur, on peut y apercevoir les Pyrénées.

L’Enfant sauvage ou plutôt Victor de l’Aveyron quitte le monde des bois pour celui des hommes, le 8 janvier 1800, lorsqu’il se réfugie dans la maison du teinturier Vidal, à Saint-Sernin.

L’enfant sauvage est envoyé deux jours plus tard à Saint-Affrique puis à Rodez. Agé de dix ans, cet enfant nu errait dans les bois de Lacaune et s’enfuyait dès qu’on tentait de l’approcher.

C’est un certain abbé Bonnaterre qui le récupère et l’emmène à l’Ecole centrale. Le ministre Lucien Bonaparte réclame son transfert à Paris. Il arrive donc dans la capitale le 6 août. Le voilà livré à la curiosité de la foule et des savants. Toutes sortes d’hypothèses, même les plus absurdes, ont été formulées à son sujet.

Victor est enfin confié à une certaine Madame Guérin qui le soigne pendant 17 ans, de 1811 à sa mort en 1828, dans une maison de l’impasse Feuillantine. En 1970, François Truffaut s’inspire de l’histoire et réalise un film.

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