L'histoire en 15 tableaux

Tableau n°5 : Les « AveyRomains »

Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, de Lionel Royer, 1899, Musée Crozatier du Puy-en-Velay.

Les premiers contacts avec les Romains remontent à 118 avant J.-C. A l’époque, entre Nîmes et Narbonne, le consul Domitius Ahénobarbus s’emploie à construire sa voie Domitia entre Espagne et Italie et à renforcer sa colonisation jusqu’à Toulouse.

(Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, de Lionel Royer, 1899, Le Puy en Velay)

Il s’agit plus d’un frottement rugueux que d’une confrontation véritable entre les deux nations. Les choses se corsent lorsque l’ambitieux César débarque en Gaule.

Sa Guerre des Gaules confronte les Rutènes à des choix majeurs d’autant qu’ils sont alliés aux puissants Arvernes.
Lorsque Vercingétorix remporte la victoire à Gergovie, comme la plupart des tribus gauloises, les Rutènes confirment Vercingétorix comme commandant suprême des armées jouant de fait la carte du patriotisme
et de la défense de la civilisation gauloise.

Douze mille guerriers rutènes se rallient à l’armée de secours destinée à briser le siège d’Alésia par l’armée de César. On connaît la suite et cette terrible défaite nationale…

Plutôt que punir, Rome préfère séduire

Certes, deux légions romaines occupent le Rouergue après la chute d’Alésia pour prévenir tout retour d’étincelle.

Mais avec la Gaule, Rome a montré cette habileté à ménager les peuples conquis. Ainsi, en Rouergue, les Romains s’appuient d’abord sur une aristocratie locale. Ainsi autorisent-ils par exemple les roitelets locaux à frapper monnaie à leur effigie. Vanité, vanité.
Et l’on voit ainsi le chef de guerre Tapinos, sur le Larzac frapper monnaie a son effigie. Une fois émoussée la conscience politique rutène, le Rouergue intègre la province romaine d’Aquitaine.

Si de grandes villas, les latifundia, parsèment le territoire rouergat cumulant parfois jusqu’à 1 000 hectares, en Rouergue comme ailleurs, le signe le plus tangible de la civilisation romaine ce sont d’abord les voies.

Celle qui relie Rodez et Millau se branche sur la Domitia et donne ainsi l’ouverture sur tout l’Empire. En facilitant ainsi les échanges avec l’extérieur, Millau devient l’un des plus grands centres de production de poteries du monde romain.

vaseSur le site de la Gaufresenque, des fours rectangulaires de 7 m de haut peuvent contenir jusqu’à 40 000 vases en une seule fournée.

Mais déjà le Bas-Empire laisse entendre le bruit des galopades barbares en provenance du Nord-Est avec leur cortège de massacres et de désolations.

Dans le malheur des temps, une nouvelle lueur d’espoir pointe toutefois avec l’apparition du christianisme.

Saint-Amans, a été le premier à prêcher la bonne parole en Rouergue. Il a su obtenir la conversion des Rutènes. Il deviendra le premier évêque de Rodez établissant les bases d’un pouvoir temporel sur le Rouergue qui perdurera plusieurs siècles.

Quant aux Romains, ils ont laissé le suffixe Ac qui termine le nom de nombre de villages aveyronnais et qui signifiait champ.

Des villes se sont développées à l’époque gallo-romaine comme en atteste le suffixe ac qui désigne les grands domaines ruraux (ager en latin).

– Ségala : La Calmesie près de Saint-Just-du- Viaur : ancien camp gallo-romain.
Découverte de meules de grès.
– A Manhac : villa gallo- romaine (de Magnus le Grand ?) à Mas Marcou. On peut la voir depuis un avion.
– Site gallo-romain à Girmou datant des Ier et III° siècles.
– Montbazens : quelques restes d’occupation romaine.
– La Carreyrie (Anglars- Saint-Félix) dans les gorges de l’Aveyron : vestige d’habitats gallo-romains.
– Roussenac :Villa gallo-romaine, chef lieu d’une viguerie carolingienne.
– Espeillac : ancienne voie romaine allant de Cahors à Rodez.
– Pays de Capdenac : quelques vestiges car occupé depuis l’époque gallo-romaine entre Lot et Diège.
– Boynes sur la rive droite du Tarn aux environs de Rivière sur Tarn : l’église contient un cippe funéraire romain servant de bénitier.
– Les Camps près de Combret : habitat et sanctuaire gallo-romains. Stèle gallo-romaine à Bétirac.
– Saint-Etienne près de Gissac : découverte de sarcophage et autel gallo-romain.
– Campagnac, à Canac, (site gallo-romain du 1er siècle).
– Oppidum de Montmerlhe près de Laissac sur les pentes du Lévezou domine la plaine de Laissac.
– Vestiges gallo-romains à Cranton commerciaux d’un empire romain à son apogée
– Le Cayla : pont romain et autres vestiges romains aux environs de Salle-la-Source
– Cruejouls, petit tronçon de voie romaine. Voie romaine Rodez – Javols.
– Villa gallo-romaine à Auriac-Lagast dans le Segala – Lévezou.