L'histoire en 15 tableaux

Tableau n°10 : La révolution aveyronnaise

Les soldats du comité de Salut Public fouillent les granges à la recherche des prêtres, réfractaires au serment à la Constitution. Et ils sont si nombreux en Aveyron.

Les paysans rouergats leur donnent volontiers asile malgré les risques. Comme tout a basculé si vite !

Dans l’ ensemble, les Rouergats ont apprécié le climat de changement des premiers mois de la Révolution et ce, même si quelques châteaux ont été pillés.

L’adoption de l’Aveyron comme nom du département à la place de Rouergue ne les a pas non plus attristés. En revanche, le choix de Rodez comme chef-lieu central a suscité quelques jalousies du côté des rivales, Millau et Villefranche-de-Rouergue.

Mais depuis que l’incorruptible Robespierre est au pouvoir, le climat est franchement insupportable. Pourquoi les jeunes doivent-ils partir se battre là-haut dans l’Est ?
Des bandes d’insoumis reprises en main par les contre-révolutionnaires se créent dans l’Aubrac. Le phénomène n’a pas la même ampleur qu’en Vendée, mais les royalistes y sont les maîtres.

L’Empire ne sera pas si mal accepté par la restauration de l’ordre qu’il entraîne s’il n’était ces levées de soldats, – premier combustible des ambitions napoléoniennes – conscriptions qui seront toujours mal acceptées, et qui seront pour longtemps l’un des principaux tourments.

Mais les bourgeois, principaux bénéficiaires de la Révolution, ont accru leur patrimoine avec la vente des biens nationaux et affichent, dès lors, des profils de notables que leur refusaient encore, voilà quelques années, les aristocrates.