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Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796) – Le Rouergat des Lumières

Peu d’Aveyronnais ont eu autant d’influence que Guillaume-Thomas Raynal.

Natif de Lapanouse-de-Sévérac, Raynal fut élevé à Saint-Geniez d’Olt. C’est typiquement l’homme de Lettres du XVIIIe siècle, un philosophe et un de ces Aveyronnais de Paris parvenu au faîte de l’échelle sociale par son seul travail.

Il a écrit le livre le plus vendu avant la Révolution. Son « Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes », parue à partir de 1770, atteindra près de 50 éditions en moins de 20 ans.
Jules Michelet a parlé au sujet du livre de Raynal de la « bible de la Révolution ». Dénonçant de façon vigoureuse et argumentée le colonialisme, l’esclavage, le clergé, Raynal a distillé dans l’opinion publique de son siècle l’idéal de Liberté. (ci-dessous, le député noir du département du nord de Saint-Domingue à la Convention nationale (1793) et au Conseil des Cinq-Cents, Jean-Baptiste Belley).

Adulé dans un premier temps par les révolutionnaires, il critique, dès 1791, le tour violent pris par la Révolution.
S’il échappe à la guillotine, à cause de son prestige immense, il est ridiculisé comme sénile (voir gravure ci-contre) avant de tomber dans l’oubli.
Aujourd’hui, un autre Aveyronnais, Gilles Bancarel s’efforce de sortir Raynal de l’oubli et de lui apporter la reconnaissance de ses compatriotes. Car, paradoxalement, Raynal demeure bien plus connu à l’étranger que dans son propre pays.