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Biographie de Jean Boudou

Boudou en cinq points


Un écrivain de génie

Certes, Jean Boudou est l’écrivain occitan par excellence. Mais pas seulement. Car le cataloguer comme tel serait passer à côté de bien des choses. Régionaliste, occitaniste, historien, mais aussi amateur de science-fiction ou de légendes et contes, tous l’apprécient et bon nombre de lecteurs exigeants y trouvent leur compte. 
Car Jean Boudou va loin au-delà des registres convenus. Boudou est l’écrivain de tous les genres, celui qui vous prend par la main et vous aspire dans des profondeurs insoupçonnées en prenant bien soin de planter au départ la trame d’une histoire simple dans un décor familier.


Boudou l’Occitan

Toute sa vie “Joan Boudon“ aura écrit, et pensé en occitan. Dans les cercles occitans, il a connu un rayonnement immense. Mais la langue occitane est aussi belle aux poètes que limitée pour le rayonnement de leurs œuvres. Par son usage, elle renvoie à un folklore chez ceux qui ne la pratiquent pas. Inévitablement, l’œuvre de Boudou, même traduite sur le tard, en a souffert.

Boudou le subversif 

C’est le premier aspect qui frappe quand on lit son œuvre. Boudou n’a pas déconstruit de Mac Do, ni adhéré à des groupuscules mais quelle charge contre le système, tous les systèmes. Ceux des notables qui avec l’aide des banques et des subventions d’Etat créent des parcs à touristes ridicules (voir l’extrait les Demoiselles) ou ceux des “camarades“. Et pourtant son chant des mineurs écrit lors de la grande grève de Decazeville de 1962 a la force évocatrice du Chant des Partisans du tandem Druon-Kessel.

Boudou le Terrien
Jean Boudou, fils de paysan, instituteur agricole se réfère à la terre mère. Mais sa terre à lui n’a rien de bucolique. C’est plutôt une terre noire, une matrice, qui vous aspire dans ses entrailles et ne vous recrache pas. Dans l’œuvre de Boudou, nombre de passages se déroulent sous la terre. Mais contrairement au pays de Lewis Carol, dans les souterrains de Jean Boudou, il n’y a pas de lapins géants en retard mais des ours accompagnés de monstres castrateurs au sens littéral du terme ou des mineurs travestis en demoiselles.

Boudou le pessimiste

Son Rouergue, celui qu’il aime est déjà mort pour lui dans les années 70 à l’époque où il écrit son dernier ouvrage “Les Demoiselles“. Le pays n’existait plus, les paysans miséreux sont morts ou remplacés par des entrepreneurs agricoles eux-mêmes ruinés par les techniciens agricoles et leurs cortèges de prêts accompagnés d’hypothèques. Le tout repris par un tourisme moderne qui chamboule tout au point de transformer les filles rouergates en prostituées dans des parcs à thèmes, comme dans ce fameux Parc d’Espinergue. (lire l’extrait)

Jean Boudou en quelques dates
1920 : Naissance de Jean Boudou à Crespin en Ségala
1932 : Découverte du poème occitan de l’abbé Bessou (Du berceau à la tombe).
1934 : Sa grand-mère maternelle meurt et Boudou en devient bègue à 14 ans. Chiffre fatidique que ce 14 dans la vie de Boudou, dont la famille était surnommée les “Catoï“ en raison du grand-père qui ne parvenait pas prononcer le nombre 14
1938 : Ecole normale de Rodez puis instituteur
1943 STO en Pologne
1946-49 : Instituteur à Durenque, marié, il collabore à La Voix du Peuple, hebdomadaire communiste, en leur livrant des articles en occitan.
1951 : Premières publications notamment celles des Comtes du Drac et des comtes du Viaur
1954 : premier prix de prose aux Jeux Floraux du Félibrige
1968 : Pour des raisons pécuniaires –il est père de six enfants- il demande un poste de coopération dans un lycée agricole d’Algérie.
1975 : Mort de Jean Boudou en Algérie qui laisse inachevé “Les Demoiselles “.

Les livres de Jean Boudou sont publiés aux Editions du Rouergue.

 

Sommaire du dossier Jean Boudou

Consulter le blog d’un grand amateur occitan de Boudou.
http://bodou.aliceblogs.fr